Puits canadien : comment s’assurer d’un bon rendement ?
L’intérêt du puits canadien réside dans les économies qu’il va vous permettre de réaliser. S’il est bien conçu et bien adapté aux besoins de votre domicile, vous jouirez alors d’un confort intérieur et d’une qualité d’air irréprochables. En revanche, mal réalisé, il peut s’avérer totalement inutile.
Pour prévenir ce genre de déception, il est primordial de s’assurer une conception et une réalisation sans faille. Pour ce faire, il est important de calculer le débit d’air nécessaire pour traiter le volume de votre maison.
Ce calcul multifactoriel peut s’avérer très complexe. Nous allons voir sur quels facteurs il s’appuie et comment il est calculé.
Quels sont les critères de calcul ?
Tout d’abord, il est bon de préciser sur quel principe fonctionne un puits canadien (PC) ou provençal.
Il est basé sur l’exploitation de la géothermie de surface. On profite de l’inertie du sol pour réguler la température à l’intérieur d’un bâtiment. Cependant, à la différence du puits provençal, le PC profite de tuyaux enfouis sous terre et d’une ventilation gérant le débit de l’ensemble. A son passage dans ce réseau, l’air se charge ou se décharge en calories, selon la saison.
Selon ce principe de fonctionnement, on comprend que le débit du système importera en termes d’efficacité, en fonction du volume à traiter. Pour arriver à maîtriser la température de façon efficace, il est primordial de connaitre les besoins à satisfaire.
Ainsi, les calculs vont porter sur différents facteurs :
- Le volume du bâtiment.
- Le nombre, la taille et le rôle des différentes pièces (par ex : buanderie 12 m², cuisine 15 m², etc.).
- Le nombre d’occupants.
- La région du projet.
- La présence éventuelle d’étage.
- L’efficacité thermique de l’ouvrage à équiper (isolation, conception bioclimatique, etc.).
Dès lors que ces données sont bien définies, un programme permettra d’effectuer les calculs complexes et nécessaires pour proposer une solution adaptée.
Des calculateurs sont disponibles en ligne et permettent de se faire une idée des dispositions à mettre en place pour obtenir un PC efficace en fonction des spécificités de votre projet. Cependant, n’hésitez pas à demander conseil à un professionnel spécialisé, il saura vous proposer la solution la plus rentable pour vous.
Après les calculs, la mise en pratique
Quels que soient les résultats, certains aspects de réalisation resteront les mêmes d’un projet à un autre. Par exemple, la profondeur optimale d’un pour un PC sera 2 mètres. Après vous être assuré que votre terrain était à même d’accueillir le réseau souterrain et d’assurer une bonne efficacité thermique, il faudra procéder au terrassement.
La longueur des tuyaux peut sensiblement varier d’une installation à l’autre, cependant, la longueur moyenne constatée est de 2 x 35 mètres. Dans cette dimension, les tuyaux en polyéthylène permettent un échange air/sol efficace.
Là où les résultats des calculs auront leur importance, c’est sur le choix des différents appareils dédiés à la ventilation. Ce sont eux qui assureront le débit du flux d’air et permettront d’optimiser le fonctionnement de l’ensemble. Le renouvellement régulier du volume d’air intérieur est la clé de la réussite. Une VMC mal adaptée ne présentera aucun intérêt et pourra même rendre la régulation de la température compliquée.
L’ensemble doit être calibré sur deux modes de fonctionnement : en hiver et en été. Pour que le PC soit efficace, il faut prévoir une ventilation adaptée à chacune de ces configurations.
De fait, des VMC ou autres dispositifs de mise en mouvement de l’air, devront être choisis en fonction du débit défini par les calculs. Grâce à eux, on pourra programmer avec précision la température que l’on souhaite atteindre.
Si vous décidez de construire votre PC pas à pas, veillez à bien prendre en compte le facteur ventilation, c’est lui qui définira l’efficacité de l’ensemble.
Les erreurs à éviter
Des variantes du PC sont proposées. Attention, elles ne se valent pas toutes, pire, aucune n’atteint le niveau de rentabilité du PC « classique ».
Certaines versions peuvent s’avérer intéressantes, mais les travaux qu’elles demandent sont largement plus importants et l’amortissement s’inscrit donc sur une période bien plus longue. C’est le cas avec la version à eau glycolée, qui nécessite un réseau de plusieurs centaines de mètres dans le sol pour atteindre des performances comparables à ce que fournissent les 2 x 35 mètres du PC.
Il existe pire encore: l’ajout d’une pompe à chaleur à un puits canadien. C’est une absurdité ! Elle est énergivore et bruyante, tout ce que n’est pas le PC. Elle n’augmente en rien l’efficacité, dans la mesure où elle fait grimper la consommation électrique de façon importante.
Une erreur fréquente réside également dans le choix de mauvais matériaux. Qu’il s’agisse de matière ou de diamètre, les tuyaux les plus adaptés sont ceux en polyéthylène de 200 mm de diamètre. Leur utilisation est inoffensive et dans ce diamètre, ils permettent d’atteindre un flux efficace quelle que soit la saison. Veillez à vous équiper correctement.
Les avantages d’un PC bien conçu
En plus de vous garantir une ambiance toujours agréable à l’intérieur, le PC vous permettra de faire de belles économies d’énergie. Il vous permettra de vous chauffer à moindres frais, mais l’avantage du PC en été est qu’il vous offrira la possibilité de vous passer de climatiseur. Bien conçu, vous profiterez d’un air à 22 °C, suffisamment frais pour rafraîchir l’atmosphère intérieure.
En termes d’économie, le PC va être pris en compte dans la RT 2020. Cette dernière vise à obtenir des logements passifs, voire même produisant plus d’énergie qu’ils n’en consomment. Dans ce cas, le PC va devenir un élément incontournable de l’habitat de demain.
Accessoirement, il est une application qui va ravir plus d’un passionné : le PC est parfait pour une cave à vin. Il permet d’éviter les écarts thermiques, un allié idéal pour la conservation de vos crus préférés !
Le PC fait son entrée dans les technologies écoresponsables et qui équiperont nos maisons de demain. Il supplantera le chauffage et les VMC traditionnelles. C’est un investissement rentable qui mérite que vous y accordiez de l’attention, surtout si vous projetez de construire prochainement…