Construire un puits canadien étape par étape
Les évolutions matérielles et le perfectionnement de la technique font du puits canadien un élément intéressant en matière d’économie, d’énergie, et de chauffage. Il est dorénavant possible et rentable de coupler un tel dispositif à la VMC d’une maison.
Dans ce type d’installation, de nombreux critères entrent en ligne de compte pour une réalisation efficace et durable. La réalisation et le choix des matériaux sont aussi importants que le débit de l’ensemble. C’est pourquoi il est préférable de bien préparer le chantier avant de se lancer tête baissée.
Il faudra tout d’abord s’assurer de la faisabilité du projet et des différentes options d’implantation s’offrant à vous. Nous allons vous éclairer en passant en revue les points clés de la construction d’un puits canadien.
Bien comprendre comment fonctionne un puits canadien
Il est important de comprendre le principe de fonctionnement des puits climatique.
La différence entre le puits canadien et le puits provençal réside dans la conception. Le modèle provençal ne tirait parti de cette installation qu’en période chaude, pour amener de la fraîcheur à l’intérieur de la maison. Le PC permet une utilisation continue, tant en hiver qu’en été. De plus, le réseau du PC est hermétique contrairement au tunnel de galets. En revanche, il est vrai que l’intérêt du PC en été est incontestable : il permet de se passer de climatisation en abaissant la température de façon efficace dans la maison, en consommant un minimum d’énergie.
Étude du projet
Lorsque l’on veut fabriquer soi-même son puits canadien (PC), il est important de faire les bons choix. Il faut que le terrain que vous souhaitez équiper se prête à l’installation. Si vous ne souhaitez pas sortir la dynamite, assurez-vous que votre terrain n’est pas trop rocailleux pour y implanter le système. Pour un bon fonctionnement de ce dernier,vérifiez également la présence éventuelle de résurgences ou de nappes phréatiques. C’est le genre d’obstacle qui peut entraver des travaux. Même s’il existe des montages étanches, le déroulement de l’installation pourrait s’en trouver perturbé. N’hésitez donc pas à vérifier, cela pourrait vous faire économiser du temps.
Une fois l’emplacement déterminé et la nature du sol analysé, vous pouvez calculer le rendement du puits que vous souhaitez construire. Il existe des feuilles de calcul en ligne, elles permettent d’adapter le débit du flux d’air au volume à traiter et d’en chiffrer les résultats. Vous connaîtrez ainsi la puissance des accessoires nécessaires et vous pourrez vous équiper en conséquence.
Le choix des tuyaux
Si vous comptiez utiliser de la gaine TPC pour fabriquer votre puits canadien, vous devriez vous raviser.
Il est important que les tuyaux soient conformes à la qualité préconisée pour le montage, tant leur diamètre intérieur que leur qualité influeront sur le bon fonctionnement de l’ensemble. Ne choisissez pas n’importe quelle matière ni n’importe quel type.
Le polyéthylène convient parfaitement, de même que le plastique de qualité alimentaire. Ces deux matériaux sont dits »inertes », leur utilisation n’engendre pas de dégagement de molécules chimiques. C’est le cas du PVC, qui libère dans l’atmosphère des particules. Ces dernières se trouveraient introduites dans l’atmosphère de votre maison. C’est le genre de polluant qui perturbe l’organisme à long terme.
Le diamètre est également important. Les tuyaux recommandés doivent avoir 20 cm de diamètre. Il est préférable d’utiliser de grandes unités pour éviter les déperditions possibles. Le polyéthylène est disponible en grande longueur, c’est également ce qui en fait son intérêt. Ils devront être résistants à la pression, à 2 mètres sous terre, ils devront tenir le choc !
La ventilation
Pour une efficacité optimale et en toute saison, la VMC doit être à double flux. Elle évite les déperditions de chaleur et permet de gérer l’ambiance intérieure au mieux.
Il est important que son débit soit adapté à l’ensemble. Si le flux d’air est trop rapide, il n’a pas le temps de se mettre en température, et s’il est trop lent, il ne suffira pas à un renouvellement efficace de l’atmosphère intérieure. Comme nous vous l’avons dit précédemment, reportez -vous aux feuilles de calcul en ligne ou rapprochez-vous d’un professionnel qualifié pour vous informer et choisir votre VMC.
L’installation d’un by-pass est également utile. Elle permet d’éviter de solliciter le système lorsque la température extérieure ne le nécessite pas. Il permet de prendre l’air directement de l’extérieur. C’est l’idéal à l’entre saison pour profiter de températures agréables.
Prévoyez l’installation de bouche d’aération. Il faut les positionner de façon judicieuse pour être sûr de renouveler l’air de façon efficace. L’aspiration se fera par le haut (plafond) tandis que l’air sera introduit près du sol. Ainsi, le volume est brassé régulièrement.
Les autres accessoires
Il est important d’équiper l’ensemble de filtres. Ces derniers vous garantiront une atmosphère débarrassée de poussières. Ces filtres pour borne de puits canadien mesurent 200 mm. Ils doivent être changés périodiquement pour garantir une ambiance saine.
Il faut également prévoir la présence d’une cheminée pour la prise d’air. Elle devra mesurer 1.20 mètre pour ne pas aspirer un air trop chargé en humidité. Son orientation dépendra du sens du vent dominant dans la région.
Un siphon est également nécessaire. Il permet l’évacuation des condensats. C’est le point bas du réseau qui permet de récupérer l’humidité générée par la condensation de l’air. Il peut être équipé d’une pompe de relevage pour assurer une évacuation constante. Pour que le siphon soit efficace, il faut que l’ensemble du réseau possède une pente de 2 %. En plus d’installer les tuyaux à la bonne profondeur, 2 mètres, il faut conserver une pente très légère qui permettra un écoulement régulier des condensats.
A noter que tout ce que nous décrivons n’est pas nécessairement utile pour qui veut appliquer le principe du puits canadien à une cave. La disposition des éléments et leur configuration ne seront pas la même.
La mise en place
Après avoir creusé les tranchées, veillez à en préparer le fond. Il faut y déposer un lit de sable pour éviter d’endommager la tuyauterie.
Pour le recouvrement, il est nécessaire de commencer par une couche de terre végétale. Cette dernière préservera votre réseau tout en lui conférant des propriétés intéressantes. L’inertie thermique dont elle fait preuve permettra un échange optimal au passage de l’air.
Des trappes de visite devront être prévues. Elles permettront l’entretien du dispositif qui doit de réaliser à grandes eaux de façon régulière. La pompe de relevage située dans le récupérateur de condensats permettra son évacuation.
L’avantage de tels travaux s’ils se déroulent lors de la construction de votre maison, est qu’ils peuvent être englobés au terrassement de votre terrain. Cela peut s’avérer très rentable et peu dérangeant pour l’avancée des travaux.
Le puits canadien est d’autant plus efficace que la maison qu’il équipe est de conception bioclimatique. Il entre en compte pour le respect de la RT 2012 de par son aspect éco responsable.
Les constructions modernes sont optimisées du point de vue de l’isolation et de l’étanchéité. C’est dans ces conditions que le PC devient très intéressant. Il permet à la fois d’économiser en chauffage et en climatisation. Il délivre plus d’énergie qu’il en consomme. Pour la consommation d’une VMC, vous régulez la température et l’humidité au sein de votre maison.
Des choix décisifs
Si vous souhaitez vous lancer dans cette aventure, vous l’aurez compris, vos choix détermineront le succès de l’entreprise. La conception tient un rôle majeur dans l’efficacité thermique du système. Surdimensionné ou sous-dimensionné, votre dispositif ne vous offrira pas satisfaction. Veillez à employer les bons matériaux bien adaptés.
Il existe des déclinaisons, mais lorsqu’on regarde le rendement d’un puits canadien à eau glycolée par exemple, il faut les nuancer. Certes, ils sont parfois comparables, mais le réseau à mettre en place dans ce cas est largement plus grand que le PC classique. Si ce dernier compte en moyenne entre 30 et 35 mètres de tuyaux enfouis, prévoyez 10 fois la longueur pour sa variante. De plus, des pompes sont nécessaires pour maintenir le circuit en pression.
Ne comparons que ce qui est comparable!
De même pour ce qui est de coupler une pompe à chaleur avec un PC, cela ne présente aucun intérêt. La pompe à chaleur est un dispositif bruyant qui ne restitue que ce qu’elle consomme. Autrement dit, c’est aller à l’envers de ce qu’est un puits canadien conventionnel !
Avant de vous lancer, ayez bien conscience de tous les paramètres que vous devrez maîtriser. Il vous en coûtera du terrassement, de la plomberie et de l’électricité. Si vous vous sentez à même de relever le défi, optez pour un kit vous proposant une ventilation et des accessoires adaptés, conformes à la qualité préconisée.
Si vous voulez profiter de votre système en hiver pour économiser votre chauffage, aussi bien qu’en été pour assurer un flux d’air frais et une bonne ventilation, respectez soigneusement toutes les étapes de construction afin de vous éviter des déconvenues et une grande déception.
Le puits canadien est un dispositif efficace et sans nul autre pareil, pourvu qu’il soit construit dans les règles de l’art!