Chauffer une serre avec un puits canadien
Même avec des plantes tropicales très sensibles, une orangerie l’hiver peut juste habituellement demander un chauffage pour être conservée hors gel. Du moins, il faut faire en sorte que dans les pires conditions climatiques, les végétaux ne subissent pas sur un cycle jour-nuit complet les dégâts liés au gel. Le problème classique est que l’apport solaire des beaux jours ne compensera pas en période de pic de froid (souvent les mêmes) les déperditions. Et manque de chance, l’air neuf entrant sera complètement glacial.
Voilà les conditions idéales pour profiter pleinement du puits climatique. En effet, pour le prix de la consommation d’un simple ventilateur, vous injectez non pas de l’air à -10 °C ou -15 °C mais à environ +5 °C ou +7 °C, ce qui fait toute la différence avec par exemple une PAC. Effectivement, lors des pics de froid, il sera nécessaire de recourir à un appoint classique du fait de l’absence totale d’isolation de l’enceinte. Mais ce besoin ne se fera ressentir que quand la température extérieure aura très fortement chuté. La durée durant laquelle cet appoint sera nécessaire sera beaucoup plus limitée que sans le capteur géothermique. On peut compter sur quelques jours en général. En continuant à participer au renouvellement d’air de façon tempérée, il limitera la consommation d’énergie même pendant cette durée incompressible.
Avantages et utilisation annexes
Une construction de ce type n’est, contrairement à une maison, pas destinée à être rafraîchie l’été. Elle est au contraire faite pour maximiser la récupération des apports solaires en mauvaise saison du fait des matériaux translucides. La notion de confort d’été est adaptée à une présence continue humaine ou animale. Elle ne s’applique donc pas du tout dans ce cas de figure. Ici pas de problème de notion de surventilation nocturne pour éviter les nuisances sonores en journée comme souvent dans le tertiaire. En permettant une ventilation beaucoup plus importante, le puits climatique participe naturellement à la résolution des problèmes d’hygrométrie quand l’enceinte n’est pas grande ouverte sur l’extérieur.
Bien dimensionner son puits
C’est en fonction des différents buts d’utilisation de la serre que devra se faire le dimensionnement du système à construire. On déterminera par calcul informatisé sa longueur éventuellement partagée en différents circuits parallèles, ainsi que la profondeur d’enfouissement. On aura auparavant choisi, en fonction de la nature du sol, le matériau adapté parmi les possibilités habituellement rencontrées.
Une caractéristique intéressante de ce type d’abri en ce qui concerne son association avec un PC est qu’il occupe une grande surface de terrain qui n’est pas habituellement soumise au passage d’engins très lourds. Il est donc aisé de faire passer le capteur de chaleur justement en dessous. À deux mètres environ de profondeur, il n’aura pas d’influence sur les cultures, et ne posera pas de problèmes d’utilisation des autres surfaces agricoles éventuellement exploitées plus violemment.
Il est à noter que les directives de la réglementation thermique en vigueur (RT 2012-2015 actuellement) ne s’appliquent généralement pas. Elles sont à respecter, en particulier quand l’enceinte est en fait un magasin de vente devant être chauffé à plus de 12 °C. Il faudra dans ce cas faire une étude en même temps que celle de la ventilation. Si d’aventure l’enceinte nécessitait également de l’eau chaude, référez-vous à cette page.