Installer un puits canadien à eau glycolée
Vous avez choisi d’implanter un puits canadien à eau. Il diffère du puits classique du fait qu’un fluide va circuler en circuit fermé dans le capteur enterré et échanger sa chaleur dans une batterie avec l’air extérieur. Le but est d’obtenir un air pré-traité (c’est tout l’intérêt du système) à l’aide d’un échange de calories entre le fluide et l’air passant sur cette batterie. Du fait des longueurs beaucoup plus importantes de tuyaux, les travaux vont être d’une ampleur et d‘un coût bien supérieurs à ceux d’un capteur aéraulique.
Ce capteur enterré peut faire penser à tort aux principes de la géothermie. On est plus proche des notions d’un plancher chauffant par le sol à basse température, même si les matériaux sont différents et que le travail se déroule en extérieur. Les travaux eux-mêmes vont faire appel à des pratiques de terrassement, de plomberie/chauffage, d’électricité/automatisme et de VMC.
Les grandes phases
Différentes étapes seront parcourues durant l’installation :
- L’enterrement du capteur lui-même.
- La mise en place de la batterie eau/air.
- Le raccordement du vase d’expansion.
- La mise en œuvre du circulateur, celui-ci n’étant habituellement pas inclus dans le caisson d’échange.
- Les connexions au(x) circuit(s) capteur(s).
- La connexion du vase d’expansion.
- La connexion de l’arrivée d’eau et de la purge.
- Les raccordements amont et aval aéraulique.
- La connexion électrique et au boitier de régulation.
Chacun des types d’opérations fait l’objet, comme il est de règle, d’un Document Technique Unifié (DTU) dont l’observation scrupuleuse est obligatoire par tout professionnel.
La mise en œuvre
Le capteur géothermique est fourni en rouleaux (généralement de 100 mètres). La profondeur de pose sous le terrain d’accueil se situera, sauf indication contraire du bureau d’études, entre 1,50 m et 2 m de profondeur. La pose se déroulera impérativement hors période de gel ou de conditions approchantes pour ne pas endommager le tuyau. De même, le remblaiement sera effectué avec précautions. Il est classique que la longueur des boucles dépasse celle des couronnes livrées, dans ce cas il est nécessaire de procéder à des raccords ou des soudures. Cette opération est délicate puisque les tuyaux sont destinés à rester sous pression sans arrêt. Lors du remplissage avec le mélange eau-glycol, la hauteur des différentes vannes étant habituellement intermédiaire entre le capteur enterré et le caisson, il sera nécessaire de procéder en deux étapes : capteur seul, puis batterie.
Il est à noter que pour les opérations d’implantation du capteur, la quantité de matériaux à déblayer puis à remblayer est beaucoup plus importante que dans le cas d’un équipement à air, du fait de la très grande longueur de tuyau à mettre en œuvre.
En ce qui concerne l’échangeur d’énergie, il est souvent livré sous forme de kit comprenant le caisson lui-même, les différents raccords à compression, robinet de vidange, thermomètre de vérification et manomètre. Les kits habituels sont conçus pour être reliés à une unique boucle. Pour plusieurs boucles, on adaptera généralement des collecteurs pieuvre. L’entrée de la batterie sera reliée directement à une bouche de ventilation en façade de la maison, la sortie soit au réseau de distribution d’air, soit au caisson VMC double-flux couplée (voir le schéma explicatif). En hiver, on pourra chauffer sa maison en rétablissant la circulation.
L’entretien
Pour l’exploitation, le nettoyage sera différent de celui du puits canadien classique (voir ici : comment nettoyer son puits canadien). Il consistera principalement à ouvrir et nettoyer régulièrement l’intérieur du caisson d’échange et la batterie elle-même. A cette occasion on vérifiera la pression dans le circuit capteur et on prendra éventuellement les mesures correctrices qui s’imposent. Pour le reste des gaines aérauliques, l’entretien est le même que pour une VMC double-flux habituelle.